Il pleut sur mon cœur comme il pleut sur la ville. Les larmes ruissellent sur mes joues comme les gouttes sur les vitres. Mon sang se noircit comme le ciel s’obscurcit.
Le rythme du cœur se ralentit jusqu'à devenir un simple murmure lointain, venant d’un être plongé au tréfonds d’une forêt touffue et sombre.
L’Idylle frêle et forte est tapie farouchement derrière un buisson pour qu’on ne la heurte plus, pour que sa souffrance ne s’accentue pas, pour qu’elle parvienne à s’apaiser.
L’Idylle : femme aux cheveux bruns, au visage d’ange, qui inspire la tendresse et la force, est là, les joues étant le lit de ruisseaux de larmes, souffrant en silence avec des yeux humides, semblables à des soleils dans lesquels chacun peut puiser du réconfort.
Son regard si tendre est une caresse d’aigle : chaque strie de l’iris est une plume de cette aile dans laquelle je me pâme avec délice, sous laquelle je veux retrouver le sommeil.
L’Idylle est le double de Morphée : elle charme le sommeil qui vient alors avec félicité ; je m’endors grisé par la chaleur de ses bras comme un chat par celle d’un feu crépitant avec langueur dans une cheminée campagnarde, embrassé par le silence et la quiétude.
L’Idylle est une licorne : elle donne force et joie et se laisse caresser avec pureté, en toute sincérité et toute simplicité. Son souffle est une douce musique dont chaque mouvement m’enveloppe et dans laquelle je me blottis.
L’Idylle a un regard plein : acéré et velouté, vigoureux et inspirant la confiance tranquille. Le sang est présent dans chaque détail de son iris, dans chaque recoin de cette étoile scintillant derrière de fines et délicates paupières.
L’Idylle a les épaules fortes sur lesquelles je veux poser ma tête pour apaiser mon être, me reposer, reprendre des forces et puis renaître.
Idylle, je viens à toi, attends-moi. Je veux être ton amant, ton apôtre ; je veux goûter par toi le délicieux breuvage d’une existence noble. Je veux que par moi tes souffrances s’apaisent, que tes larmes soient de joie et non de désarroi ; je veux te montrer par mes sens que ton nom a un sens.