Le ciel était d’un bleu uniforme et perçant, ponctué de petits nuages de haute altitude. Les ponctuations s’enflaient, et devenaient grandes, tout en restant fluettes et volatiles, comme des comètes, mais disposant de plusieurs queues. Elles étaient des guillemets dont le corps serait disproportionné relativement aux pointes, des sortes de flammes horizontales, éparses, disposées aléatoirement, sans aucune notion d’altitude. Elles devenaient grisâtres, puis noirs ; le soleil perçait de temps à autre ; comme s’il voulait se battre contre cette armée de nuages, il redoublait d’intensité, et ses attaques étaient de plus en plus virulentes.
Un ciel comme tant d’autres, parmi ceux qui précédent une pluie que l’on peut dès lors pressentir fine et douce. Cependant, cette beauté est de celle dont on ne se lasse pas ; cette œuvre d’art est conçue par des forces impalpables, indépassables. La soumission à de telles puissances est un délice, car leurs actes, leurs gestes, sont de ceux qui éclaircissent l’esprit...